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Les changements climatiques, principalement la modification des schémas de précipitations et une forte diminution de celles-ci, affectent la production alimentaire des systèmes d’agriculture familiale paysanne de Bolivie qui dépendent en grande partie de la saison des pluies. Jusqu’à il y a quelques années, la saison des pluies s’étendait sur cinq mois par an, de novembre à mars. Actuellement, elle apporte à peine trois mois de précipitations.
Cette situation a forcé les familles paysannes, avec l’appui d’organisations non gouvernementales et de programmes de l’État plurinational de Bolivie, à investir et à développer des actions communes visant à mettre en œuvre des techniques de semis et de récolte d’eau telles que les barrages, les digues, les étangs artificiels et les puits souterrains.
Pour la construction des barrages, on exploite des ravins dans lesquels des cours d’eau temporaires coulent pendant la saison des pluies et qui sont situés dans des zones hautes. Ces ouvrages aident de nombreuses familles à disposer d’une source d’eau pour l’irrigation et permettent, dans une certaine mesure, de récolter des aliments et de générer des revenus économiques. Ces progrès nécessitent néanmoins encore l’implémentation d’actions complémentaires telles que l’amélioration de systèmes de distribution d’eau d’irrigation sur les parcelles et la mise en place de systèmes efficaces d’irrigation (goutte à goutte et par aspersion).
Une autre alternative pour la récolte de l’eau en Bolivie est la construction d’étangs familiaux qui sont mis en place pour la récolte de l’eau lors de la saison des pluies, garantissant ainsi un apport en eau pour les parcelles productives. De plus, certaines familles produisent du poisson (Carpa), dans ces étangs, contribuant ainsi à leur sécurité alimentaire.
Les puits souterrains constituent une autre forme de récolte d’eau pour l’irrigation que certaines familles utilisent pour assurer la production alimentaire.
PRODECO (Projet de Développement Communautaire), conjointement avec les familles, a également intégré des écotechnologies à ces systèmes de récolte d’eau pour l’irrigation, avec deux objectifs : a) améliorer l’efficacité et optimiser l’utilisation de l’eau de pluie récoltée. À cette fin, l’irrigation par aspersion est encouragée, notamment pour les barrages ; b) Réduire l’utilisation de sources d’énergie polluantes (diesel-essence) pour le pompage de l’eau d’irrigation grâce à l’utilisation de systèmes de pompage photovoltaïques, contribuant ainsi à réduire les dépenses des familles et à atténuer les changements climatiques.
Les efforts visant à améliorer la sécurité de l’approvisionnement en eau pour l’irrigation sont complétés par des actions de diversification de la production agroécologique et la création de systèmes de production alimentaire durables s’appuyant sur des techniques de production biologique et des systèmes agroforestiers. En outre, ces techniques visent également à récupérer et à promouvoir l’utilisation d’aliments et de techniques ancestrales de production et de gestion de la fertilité des sols.
Enfin, les jeunes et les organisations de femmes des communautés, en tant qu’acteurs de changement et d’innovation, ont accès à des événements et des ateliers d’information et d’analyse sur la crise climatique et ses conséquences, les droits écologiques et l’agroécologie, dans la perspective d’élaborer des propositions qui seront soumises au gouvernement autonome municipal pour faciliter l’exercice du droit à une alimentation saine et sans produits agricoles toxiques.