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Maison de la solidarité internationale

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De dangereuses routes qui mènent à ma cabane à Joliette

Depuis plus de 27 ans, l’équipe du CRÉDIL et la communauté joliettaine accueillent des personnes venues de pays lointains.

 

Cette année, le CRÉDIL accueillera 35% de plus de ces personnes réfugiées que l’année dernière à la recherche d’espoir, de dignité et d’optimisme devant l’avenir, ce qui représente de 52 à 70 personnes. Certes, nous aurons des défis supplémentaires, mais devant le privilège que nous avons de pouvoir faire la différence entre le désespoir et l’espoir, nous mettrons tout en notre pouvoir pour leur permettre de choisir la vie sereine, sécure et pleine d’espoir. Pour le personnel du CRÉDIL et ses bénévoles, c’est tout un privilège que nous avons.

 

Mais comment arrivent-elles jusqu’à Joliette?

 

La route vers Joliette commence des années avant leur arrivée. Elle commence d’abord par la persécution, par l’éclatement d’une guerre civile, par une incapacité d’un état de protéger ses propres citoyens. Elle commence par l’énergie qu’apporte l’instinct de survie, l’instinct de rester vivant. Elle commence par une simple lueur d’espoir de jours meilleurs.

 

Certaines personnes prendront les routes migratoires les plus dangereuses, comme celle de la Méditerranée, d’autres traverseront le désert du Sahara. Pour d’autres, les routes de l’Asie ou des Amériques. Plusieurs n’auront comme bagage qu’un téléphone, quelques vêtements et quelques photos de leur vie d’avant. Des photos de leur famille, de leurs amis, de leurs enfants et de leur toit. Des photos qui nourriront d’espoir ces courageuses et très déterminées personnes.

 

Au moment d’écrire ces quelques lignes, il y a plus de 100 millions de personnes réfugiées dans le monde qui rêvent d’espoir et dignité, un sommet historique. Au moment d’écrire ces quelques lignes, les quelques dizaines de pays d’accueil n’offrent que quelques dizaines de milliers de places de réinstallation permanente et le Canada en fait partie. Il est d’ailleurs le pays offrant le plus de place devant les États-Unis.

 

Être sélectionné pour Joliette

 

Après avoir pris la mer, avoir traversé des déserts, après avoir franchi la peur au ventre, une, deux ou trois frontières, elles se retrouveront devant un agent du Haut-Commissariat pour les Réfugiés (HCR) qui déterminera qui sera choisi pour être un candidat à la réinstallation. Il y a plus de 100 millions de personnes pour quelques dizaines de milliers de places pour la réinstallation, et les critères sont bien précis. Ce sont les victimes de torture, les femmes monoparentales, les grandes familles, les personnes qui vivotent dans des camps de réfugiés depuis parfois plus de 25 ans, qui seront d’abord identifiés et offerts à l’un des quelques 26 pays qui se sont solidarisés et qui ont pris des engagements humanitaires pour en prendre un certain nombre.

 

Du bassin des personnes identifiées par le HCR comme ayant des besoins urgents de réinstallation, le Canada, puis le Québec, en sélectionneront un certain nombre. Pour le Canada, il en sélectionnera 12 500, puis de ce nombre, le Québec en sélectionnera 1 700 en vertu de l’Accord Canada-Québec, l’équivalent de son poids démographique. De ces 1 700 personnes sélectionnées par le Québec, 70 d’entre elles seront réinstallées à Joliette.

 

La réinstallation à Joliette

 

L’accueil d’une nouvelle famille à Joliette est donc un moment privilégié pour l’équipe du CRÉDIL, qui y met la délicatesse et la sensibilité nécessaires pour leur offrir ce qu’il y a de mieux, une communauté accueillante et solidaire qui comprend les défis que vivront ces nouveaux Joliettains. Elles nous arrivent le vent dans le dos avec l’espoir devant elles, à nous maintenant de nourrir ce vent qui à son tour nourrira d’espoir.

 

Ma cabane au Canada – Ma cabane à Joliette

 

Le 1er juillet 2022, Joliette s’est enrichie (cliquer pour lire) de 10 personnes réfugiées réparties en deux familles.  Des gens heureux d’être enfin arrivés quelque part, d’avoir enfin un chez-soi bien à eux. Ce quelque part, c’est ici à Joliette, territoire autochtone atikamekw non cédé. De la République centrafricaine à Joliette, tout un parcours, vous l’imaginez bien.

 

Samedi dernier, nous avons fait avec eux les deux emménagements rue Beaudry. Nous leur avons parlé de l’histoire de la terre sur laquelle elles s’enracineront. Nous leur avons offert un joli plan de sauge douce. Nous leur avons proposé de faire la cérémonie de purification comme il est coutume. Les deux familles ont reçu les instructions de Mitsou et affirment qu’elles ajouteront celle-ci à leur coutume.

 

Ce passage du temporaire à la permanence et la sécurité de son propre chez-soi fera naître des projets de vie pour les six garçons et une fille dans leur pleine adolescence. Les parents aussi feront de nouveaux projets de vie. Leurs projets de vie à eux seront fortement teintés de leurs volontés d’épanouissement pour leurs enfants.

 

Des nouveaux projets de vie qui naissent à Joliette

 

Et nous, nous les accompagnerons dans leurs nouveaux projets et nous ne pourrons encore une fois que constater la force, la résilience et la détermination qui animent les personnes réfugiées.

 

Famille Ningatoloum et famille Mapouka, toute la communauté joliettaine vous souhaite une bonne arrivée.

 

 

Sources

Les routes migratoires les plus dangereuses du monde (BBC)

Statistiques sur la réinstallation (UNHCR)

Renseignements supplémentaires niveaux immigration (Canada)

Plan d’immigration 2022 (MIFI)